jeudi 31 décembre 2015

A l'an qui vient ! Que si nous ne sommes pas plus, nous ne soyons pas moins…


La lucidité n’empêchant pas l'espérance, je souhaite sincèrement aux lecteurs du blogue une bonne année 2016 ! Quelle soit remplie de joie pour eux-mêmes et de bienveillance pour leur serviteur... Bien évidemment, je serais toujours heureux que vous m'accordiez votre confiance quand il s'agira d'acquérir de beaux et bons ouvrages qui viendront remplir votre savoir. Cependant, en ce jour, quelques vers de Pierre Corneille me reviennent à l'esprit et me rappellent un peu à l'humilité :

Au grand jour du Seigneur, sera-ce un grand refuge
D'avoir connu de tout et la cause et l'effet ?
Et ce qu'on aura su... fléchira t-il un juge
Qui ne regardera que ce qu'on aura fait ?


Que cela ne m'empêche pas de vous souhaiter des rêves à n’en plus finir et l’envie furieuse d’en réaliser quelques uns… Je vous souhaite d’aimer ce qu’il faut aimer et d’oublier ce qu’il faut oublier. Je vous souhaite des passions, je vous souhaite des silences. Je vous souhaite des chants d’oiseaux au réveil et des rires d’enfants. Je vous souhaite de respecter les différences des autres, parce que le mérite et la valeur de chacun sont souvent à découvrir. Je vous souhaite de résister à l’enlisement, à l’indifférence et aux vertus négatives de notre époque. Je vous souhaite enfin de ne jamais renoncer à la recherche, à l’aventure, à la vie, à l’amour, car la vie est une magnifique aventure et nul de raisonnable ne doit y renoncer sans livrer une rude bataille. Je vous souhaite surtout d’être vous, fier de l’être et heureux, car le bonheur est notre destin véritable... (Jacques Brel)

J'ai une pensée particulière pour tous ceux qui acceptent d'animer mon modeste blogue en y postant des commentaires toujours érudits, sympathiques et souvent drôles ; une autre pour les lectrices qui envisagent avec indulgence et constance les propos facétieux de Philippe Gandillet qui n'en manque pas une lorsqu'il s'agit d'être maladroit… (Pierre Brillard)

mercredi 30 décembre 2015

Traité de diction par Becq de Fouquières : l'avant-scène du théâtre...


Le théâtre se voit, s'entend, plus qu'il ne se lit. Les livrets, les pièces restent souvent des lustres sur les rayonnages des librairies anciennes, ce qui est une injustice… On peut cependant – si veut offrir un cadeau original à un amateur de théâtre ou à un acteur bibliophile - acquérir des ouvrages traitant de cet art. Je vous propose aujourd'hui à la vente une rare publication sur la diction ou la lecture à haute voix sur scène…


La diction est la politesse de l’expression orale. Elle est nécessaire au théâtre – et peut-être aussi ailleurs - pour mettre à l’aise celui qui écoute et pour lui rendre le message facile. Et oui ! On ne parle pas au théâtre comme dans la vraie vie… Certains disent que le théâtre est une bien pâle imitation de la vie ; qu'il lui manque surtout de la vérité ! Ceux qui parlent de vérité à la scène me font sourire. La vérité ! Au théâtre ! Fadaise ! Tout y est faux, convenu, arrangé ; tout, depuis le ciel en toile jusqu'au soleil en gaze, depuis l'acteur qui interprète l'œuvre avec un costume, une voix, des gestes qui ne sont pas les siens, jusqu'à l'œuvre elle-même qui exprime en musique, en vers ou en prose comme on en parle guère, des sentiments comme on n'en trouve pas ; depuis l'auteur qui a médité ses naïvetés, calculé ses audaces, dosé ses émotions, jusqu'au spectateur qui n'ignore rien de ces habiletés tant que le rideau est baissé et qui les oublie, dès que le rideau se lève. Non ! Non ! Pas d'art sans artifice…


Entre celui qui fait la pièce et celui qui l'écoute, un contrat est intervenu, un contrat tacite par lequel le spectateur a dicté - et l'auteur a accepté - ces conditions sous-entendues ; " Je ne suis pas ici pour juger mais pour sentir ; tu n'es pas là pour m'enseigner mais pour m'émouvoir ; je ne viens pas chercher la réalité mais la fuir. Montre-moi la vie moins plate et plus rapide, le malheur plus mérité, le bonheur moins rare. Ennoblis mes passions, grandis mes luttes, égaies mes bassesses et mes hontes par le ridicule. Soit invraisemblable, soit exagéré mais – surtout - soit faux ! "



Pour travailler sa diction, il y a des exercices très simples à faire. Un premier exercice est d’essayer de parler avec un crayon dans la bouche. C’est très gênant ! Pour vous faire comprendre, vous serez obligé de bien articuler. Ensuite il y a des phrases qui vont vous permettre de travailler votre articulation en mettant l’accent sur certaines sonorités. Par exemple, quand j’ai commencé le théâtre, il y avait une phrase qu’on nous faisait souvent répéter : « Je veux et j’exige d’exquises excuses ». Le but n’était pas d’être naturel mais de travailler sa prononciation, de faire travailler les muscles de sa bouche pour l’articulation.



On doit à Louis Aimé Victor Becq de Fouquières (1831/1887), homme de lettres français au nom imprononçable de nous avoir laissé un excellent traité à l'attention des hommes théâtre du 19eme siècle. Délaissant une carrière militaire après avoir été nommé officier, Louis Becq de Fouquières s’occupe de travaux littéraires et se fait connaître par ses éditions critiques de l’œuvre d’André Chénier ainsi que par ses anthologies des poètes français du XVIe siècle. Il s’intéressa aussi à l’Antiquité avec un ouvrage important sur les jeux des anciens Grecs et Romains, puis avec une étude sur Aspasie de Milet.


Alors qu'une dame complimentait, un jour, Lucien Guitry, grand acteur de théâtre et père de Sacha, sur sa diction : "Quand vous dites le texte, Monsieur Guitry, vous êtes merveilleux, mais c'est dans les silences que vous êtes particulièrement admirable. ",  il répondit : "C'est parce que les silences sont de moi, Madame !..". La perfection jusque dans les détails… Pierre


BECQ DE FOUQUIERES (L). Traité de diction et de lecture à haute voix. Le rythme, l’intonation, l’expression. Paris, Charpentier, sd (1881). Reliure demi-basane fauve, dos à nerfs, Pièce de titre maroquinée cerise, titre sur pièce maroquinée verte, lettres dorées, gardes colorées, tranches mouchetées. Bon état. Peu fréquent. Vendu

mardi 29 décembre 2015

Lettre à mon peintre, Raoul Dufy, par Marcelle Oury.


Faut-il connaitre la vie d'un artiste pour en commenter l'œuvre ? Si, comme moi, vous pensez ne pas être un bon critique en la matière, vous pouvez simplement vous attacher à présenter une biographie correcte… Raoul Dufy est né le 3 juin 1877 au Havre et il est mort le 23 mars 1953 à Forcalquier. Entre ces deux dates, vous avez la vie d'un remarquable artiste !


Raoul Dufy est l’aîné de neuf enfants d’une famille modeste. Son père, comptable, est également organiste et chef de chœur. A 14 ans, pour des raisons familiales, Raoul doit interrompre ses études pour entrer dans une maison d’importation de café au Havre. Le soir, il étudie à l’Ecole Municipale des Beaux-Arts. Il y suit les cours de Charles Lhuillier et rencontre Othon Friesz, qui restera un de ses plus fidèles amis.


Pendant les années suivantes, il peint des aquarelles académiques de paysages des proches environs, et des portraits de famille, surtout des auto-portraits. Ayant reçu une bourse de la ville du Havre, Dufy part pour Paris, où il s’inscrit à l’Ecole Supérieure des Beaux-Arts et fréquente l’atelier de Léon Bonnat, où il retrouve son ami Friesz. Ils partageront ensemble un atelier à Montmartre. Dufy rencontre Berthe Weill, qui est la première à lui acheter un pastel. Elle le fait participer à des expositions collectives. Pour la première fois, Dufy expose au Salon des Indépendants, où il sera présent de nombreuses fois par la suite. Durant cette période il subit l’influence des impressionistes et des post-impressionistes, en particulier de Pissarro, de Monet, mais aussi de Manet.


En 1904, il se rend pour la première fois dans le Sud Est, à Martigues, près de Marseille. Au Salon des Indépendants de 1905 qui marque le début du mouvement “fauve”, Dufy reçoit un choc devant l’œuvre de Matisse "Luxe, calme et volupté". Dufy s’éloigne alors de plus en plus de la peinture académique. Il fréquente Albert Marquet qui l’attire vers le fauvisme, auquel il adhère. La fameuse série des rues pavoisées date de cette période. Berthe Weill organise la première exposition personnelle de Dufy en octobre 1906.


L’année suivante, à la suite de problèmes financiers, il aborde la gravure sur bois. En compagnie de Georges Braque, il effectue un voyage pèlerinage à l’Estaque, près de Marseille. Les deux peintres se passionnent pour les recherches de Paul Cézanne. Dès lors, Dufy se détachera du fauvisme, comme de nombreux autres peintres et sera tenté par le cubisme en train de naître. Après un voyage à Munich avec Friesz en 1909, il poursuit la gravure sur bois. Il illustre notamment le Bestiaire d’Apollinaire. Les 30 gravures de cet ouvrage feront date dans l’histoire de cet art. Il continuera à illustrer des livres pendant toute la décennie suivante.


En 1911, Dufy s'installe, impasse de Guelma, dans l’atelier qu’il gardera toute sa vie. Il y rencontre Paul Poiret, un des plus grands couturiers du début du XXe siècle, avec qui il crée ses premiers tissus imprimés et des étoffes qui vont contribuer à la renommée de Poiret. L’année suivante, Dufy passe un contrat avec la maison Bianchini-Férier où il travaille comme dessinateur pour les tissus en soie. Interrompue un moment par la guerre (pendant laquelle Dufy est mobilisé), cette collaboration se poursuivra jusqu’en 1930. Dans cette période euphorique de l’après-guerre, Dufy est inspiré par la lumière et les couleurs de la Méditerranée : à part la Provence, il visite Rome et la Sicile (1922) puis le Maroc (1925/1926), développant cet art souple et heureux qui lui est propre. La même évolution transparaît dans la gravure, où il abandonne le bois pour la lithographie (Madrigaux de Mallarmé, 1920).


En 1937, Dufy est chargé par Compagnie Parisienne de Distribution d'Électricité de peindre une vaste fresque à la gloire de l'électricité pour décorer le pavillon de l'Électricité, l'un des plus importants de l'Exposition Internationale. Ce sera "La Fée Electricité", œuvre gigantesque peinte sur un assemblage de 250 panneaux en contreplaqué. Par ses dimensions (dix mètres de hauteur sur soixante mètres de longueur) c’est encore aujourd’hui la plus grande peinture du monde. Raoul Dufy l’a réalisée en quatre mois, avec l’aide de son frère Jean et de son assistant André Robert.


Il commence alors à ressentir les premières atteintes d'une maladie douloureuse et invalidante : la polyarthrite rhumatoïde. Au fil des ans, il sera de plus en plus handicapé par cette maladie qui déforme et raidit les articulations, en particulier celles des doigts. Il en viendra à se faire attacher les pinceaux sur les doigts pour pouvoir continuer à peindre…La guerre amène Raoul Dufy à St. Denis-sur-Sarthon où il exécute des cartons de tapisseries puis à Nice, puis à Perpignan où il s'installe chez son médecin, le Docteur Nicolau. Il y résidera la plupart du temps jusqu’en 1950 puis s’établira jusqu'à son décès à Forcalquier, ville réputée pour son ciel très lumineux. On affirme aujourd'hui qu'il serait entrain de repeindre le Paradis… Pierre


OURY, Marcelle. Lettre à mon peintre, Raoul Dufy. Paris, Librairie Académique Perrin, 1965. in-4 (30 cm) 193,(2)p., ill. de 27 lithographies couleurs sorties des presses de Fernand Mourlot, dont 8 à double page. En feuilles sous chemise et double emboîtage illustré. Édition originale tirée à 6,200 exemplaires numérotés. Un des exemplaires sur vélin Arjomari. Très bel état. [Hommage à Dufy de ses amis Jean Cocteau, Jacques Villon, Braque, Chagall, Anouilh, Utrillo, Buffet, Stravinsky, Poulenc, Lurçat, Apollinaire, Max Jacob etc. Suivi des carnets de Raoul Dufy. 420 € + port

lundi 28 décembre 2015

Les Cousins de Vaison par Jean Martet illustrés par André Planson. Vive la famille !


Jean Martet est né en 1886 à Angers. Il fit ses études secondaires à Paris au Lycée Henri IV. Après avoir obtenu sa licence ès lettres, il entra dans l'administration. En 1915, il est secrétaire de Georges Clemenceau, puis chef de son secrétariat en 1917. Il occupera ce poste pendant toute la durée du ministère Clemenceau. Jean Martet a consacré au grand homme d'état français quatre ouvrages. Jean Martet aborda le roman avec Marion des Neiges qui obtint immédiatement un grand succès. Il publia, par la suite, de nombreux récits se passant notamment dans la région de Vaison-la-Romaine. C'est un de ces romans – Les cousins de Vaison - que je propose aujourd'hui à la vente.


Un groupe de bibliophiles se réunissant autour d'un repas organisé par le Restaurant Le Vert-Galant, le 24 octobre 1962 – les bibliophiles sont souvent gastronomiphiles – distribuent à leurs membres, ce jour là, le remarquable ouvrage que je présente ici. Par tradition, ils ont préalablement demandé à un des meilleurs illustrateurs de l'époque, André Planson, de l'illustrer.


André Planson est né en 1898 à La Ferté-sous-Jouarre, une plaque commémorative apparaît sur le mur de sa maison natale au 11 du quai portant son nom. En 1917, à l'âge de 19 ans, Planson peint déjà à l’aquarelle deux intérieurs de l’église de Saint-Cyr-sur-Morin, le pays de sa grand-mère Chapelet. Après des études secondaires au collège de Meaux, André Planson, déjà passionné de peinture et de violon, reçoit les conseils en art pictural du paysagiste Paul Mesle qui habite alors Chamigny. Puis il vient à Paris où il suit quelques temps les cours de l’Académie Ranson.


Il fait des séjours en Provence, Italie, Grèce, Bretagne, mais c’est surtout dans la vallée de la Marne qu’il puise son inspiration. En 1933, il reçoit le prix Blumenthal. L'état charge l’artiste d’importants travaux, en particulier pour : le lycée Janson de Sailly 1934, le théâtre du Palais de Chaillot 1937, l’Institut Agronomique de France, l'hôpital Gustave Roussi à Villejuif, sans oublier l’école du Pâtis à La Ferté-sous-Jouarre.


Après la seconde guerre mondiale, il peint les paysages du Pouldu, de La Rochelle, ou comme ici de Vaison-la-Romaine   Il participe à la biennale de Venise en 1938 et à celle de Sao-Paulo en 1949. On lui consacre une rétrospective au musée Rath à Genève en 1952 et une exposition au musée Galliera à Paris en 1960. Sa carrière est couronnée par son élection à l’Institut cette même année. Il meurt en 1981 à Neuilly.


La jolie ville de Vaison la Romaine, un remarquable écrivain, un excellent illustrateur, un imprimeur de qualité, des presses à bras et un groupe d'amis bibliophiles qui savent que 170 exemplaires suffisent aux esthètes du livre… What else ?  Pierre


MARTET, Jean - [PLANSON, André]. Les Cousins de Vaison. Paris, les Amis bibliophiles, 1963. 1 volume in-folio. En feuilles, couverture illustrée en couleurs, sous chemise et étui. Tirage à 186 exemplaires sur papier de Rives à la forme, celui-ci un des 170 réservés aux membres de la Société. Illustré de 24 lithographies originales en couleurs d'André Planson, dont dix à pleine page et trois à double page. Traces d'humidité sur le dos de l'emboitage. Bel état. 185 € + port

samedi 26 décembre 2015

La Collection d'albums historiques de Furne-Combet illustrée par Maurice Leloir.


Est-ce que l'on "offre" encore des livres ? Je ne dis pas : "Est-ce que l'on achète encore des livres ? ", que l'on soit bien d'accord ! Il suffit de voir le nombre de personnes qui lisent dans les transports en commun pour se rendre compte que le commerce du livre n'est pas mort. Je me suis posé cette question, ce matin, en allant souhaiter le bonjour à mon confrère de livres modernes installé juste à côté de chez moi. Et bien, lui a été obligé d'engager une personne dévolue uniquement à la confection des emballages-cadeaux pour les fêtes ! C'est vous dire que la tradition d'offrir des livres n'est pas morte.


Si tel n'a pas été le cas pour vous – et que vous en soyez chagrin - je vous propose alors de vous offrir vous-même l'un ou l'autre des magnifique ouvrages de Noël que je présente aujourd'hui !


Maurice Leloir (1853 –1940) est issu d’une famille de peintres et d’illustrateurs. Élève de sa mère Héloïse née Colin (1820-1873), dessinatrice pour gravures de mode, puis de son frère Louis (1843-1884) qui fut deuxième prix de Rome en 1861, Maurice eut une carrière calquée sur celle de son frère aîné. La guerre de 1870 l’ayant empêché de poursuivre ses études aux Beaux-Arts, il se tourna vers l’illustration d’ouvrages classiques, ce qui accrut son goût pour le costume ancien et particulièrement celui du XVIIIe siècle. Cet intérêt particulier le poussa à devenir érudit en ce domaine peu étudié pour lui-même à cette époque - sauf par les costumiers de théâtre ou les peintres de genre historique.


C’est justement dans ce milieu artistique qu’évoluaient les Leloir. Ils se lièrent avec des peintres tels qu’Édouard Detaille, Gustave Jacquet, François Flameng, Robert de Cuvillon, Jules Worms, portraitistes et spécialistes du genre historique, et qui avaient rassemblé des costumes anciens dans leur atelier. La carrière de Maurice Leloir se confond avec celle de son frère jusqu’à la mort de ce dernier, que ce soit pour des travaux d’illustrations ou les activités de la Société des aquarellistes français fondée en 1878 dont ils furent membres tous deux, ainsi que leur cousin germain le peintre officiel Édouard Toudouze, auteur des tapisseries du parlement de Bretagne à Rennes.


À cette époque, Leloir est considéré comme le spécialiste infaillible des scènes historiques, et à ce titre il est sollicité par les imprimeurs de travaux publicitaires pour les maisons de nouveautés, épiceries fines et hôtelleries. Jusque dans les années 1920, on trouve sa signature sur les images du Bon Marché, les étiquettes et éventails de La Bénédictine, du vin Calvet, du champagne Clicquot ou du chocolat du Planteur. Par ailleurs, on lui commande alors des ensembles décoratifs, tels que le salon de la villa Tijuca d’Antonin Bordes à Saint-Jean Cap-Ferrat en 1903 avec des scènes de Trianon et Versailles au XVIIIe siècle et, en 1923, des scènes époque Louis XIV au plafond et sur les frises du salon de thé de la marquise de Sévigné boulevard de la Madeleine ; enfin, il est appelé à Hollywood par Douglas Fairbanks en 1928 pour créer les costumes et décors du film Le Masque de fer.


Dans les années 1930, comme ses collections de costume étaient présentées partiellement dans les salles du musée Carnavalet, Maurice Leloir, qui en avait le soin, poursuivait inlassablement sa quête d’un lieu pour son musée, mais sans succès. Celui-ci ne fut d’ailleurs véritablement créé qu’en 1956. Déçu dans son grand projet, Leloir décida de se consacrer à la publication de son Histoire générale du costume illustrée dont seuls les volumes VIII à XII ont paru à partir de 1933 chez Henri Ernst, éditeur d’ouvrages de référence d’art décoratif. Enfin, il passa les toutes dernières années et même ses derniers jours à terminer les croquis et les textes de son Dictionnaire du costume et de ses accessoires, des armes et des étoffes, des origines à nos jours paru après sa mort en 1951 et qui est une référence en la matière.


Certains revendent leur cadeau de Noël dès le lendemain des fêtes. Vous pouvez encore vous offrir le vôtre à ce même moment ! Pierre


TOUDOUZE. Gustave. Le Roy Soleil. Paris, Combet et Cie, 1904. Un volume in folio (30x37 cm). Cartonnage polychrome de l'éditeur, toile bleue, grande composition couleurs sur le premier plat de Engel, tranches dorées. Ouvrage entièrement monté sur onglets, superbes compositions pleine pages et en couleurs de Leloir, quelques dessins également en couleurs dans le texte. L'achevé d'imprimer est daté du 20 novembre 1903. Premier tirage après les quelques rares tirages sur grand papier qui n'ont pas paru en cartonnage. Restauration discrète des onglets. Bel exemplaire. 240 € + port


CAHU (Théodore). Richelieu. Paris, Combet Cie, éditeurs, Ancienne Librairie Furne, 1901. Un volume in folio. Cartonnage polychrome de l'éditeur, percaline vert foncé, premier plat illustré par J. Fau d'un portrait en pied de Richelieu de face polychrome, dos lisse orné du titre en long, armes de Richelieu à froid au second plat, tranches dorées. L'achevé d'imprimer est daté du 15 novembre 1900. IV-84 pp. Ouvrage entièrement monté sur onglets, superbes compositions pleine pages et en couleurs de Leloir, quelques dessins également en couleurs dans le texte. Avant-propos de Gabriel Hanotaux. Premier livre de la Collection d'albums historiques. Restauration discrète des onglets. Bel exemplaire. 240 € + port